Le Fort

La construction du Fort commença le 11 septembre 1877 et finit en fin 1880.
Entre 1885 et 1914, ce fort servit d’entrepôt pour le matériel d’artillerie et d’infanterie.
De 1915 à 1918, vraisemblablement le fort servit de prison pour les Allemands.
1941 Dijon est occupé par les Allemands, le fort est transformé en prison pour les prisonniers politiques.
En 1977, le 602ième régiment de circulation s’y installe et en 1986, une compagnie du 43ème régiment de transmission occupe le fort.
Le 17 mars 2006 inscription à linventaire supplémentaire des monuments historiques de la totalité du fort.
En 2008, départ des militaires, mais il reste toujours une surveillance assurée par l'armée.
En 2012, acquisition du fort par la commune.

Historique du Fort
Le 26 février 1871, les préliminaires de paix sont signés à Versailles, sanctionnant la cession à l’Allemagne du Nord, de la Lorraine avec Metz, et de toute l’Alsace, à l’exception de Belfort.
La fragilité de la nouvelle frontière dont le tracé prive le pays d’obstacles naturels, comme l’atteste la neutralisation de la crête des Vosges, impose en première urgence la refonte du système défensif français. Cette entreprise gigantesque est confiée au général Séré de Rivières, nommé en 1847 à la tête du génie, au ministère de la guerre.

Le fort d’Hauteville est un élément inséparable d’un ensemble défensif qui comprend une série d’ouvrages situés autour de Dijon. Ce système est lui-même intégré dans un dispositif beaucoup plus important puisqu’il couvre la frontière de l’Est de la France, de Dunkerque pratiquement jusqu’à Menton.

Dijon est alors un point situé sur la 2ème ligne de défense face à l’Est. Point de rayonnement du bassin de la source de la Seine et du trafic ferroviaire Lyon – Langres – Dôle – Besançon. Par un texte de loi du 17 juillet 1874, une tranche de 88 millions est allouée. La construction d’ouvrages autour des places de Verdun, Toul, Epinal, Belfort, Besançon, Chagny, Reims et Dijon peut commencer. La protection de Dijon doit être assurée au moyen d’une ceinture de six forts, situés à une distance de la Ville telle que celle-ci soit hors de potée des tirs de l’artillerie de campagne ou de certaines pièces de l’artillerie lourde. Cette distance doit être comprise entre six et huit kilomètres. En outre, ils sont établis de sorte, qu’en croisant ou en complétant leurs feux, deux forts consécutifs sont en mesure de défendre l’intégralité de l’espace qui les sépare. La décision ministérielle de mars 1887 précise que les forts doivent porter le nom des personnalités militaires devant prendre place dans l’histoire, on les désigne finalement par le lieu de la commune ou ils sont implantés. Le fort Carnot prend le nom de fort d’Hauteville.

14/04/1877      Ordre d’étudier un ouvrage à Hauteville
17/07/1877      Approbation
21/08/1877      Un décret déclare d’utilité publique et d’urgence l’acquisition des terrains d’Hauteville et de Daix (40 actes d’expropriation)
11/09/1877      Début des travaux (grâce à des autorisations temporaires d’occuper les terrains)
04/10/1877      Le Tribunal de Grande Instance exproprie les propriétaires des terrains.

Eté 1880         Fin des travaux Le contexte de l’après-guerre de 1870 ayant laissé un flambeau d’amertume et une volonté de revanche dans l’esprit des français, on peut penser que les habitants de la commune, témoins des combats qui s’y déroulèrent en janvier 1871 et nourris du même sentiment de patriotisme qui régnait alors en France, sacrifièrent volontiers quelques ares de terrain pour la protection de la Ville et aussi de la Nation.

Cinq années après l’achèvement du fort, une révolution dans l’artillerie va compromettre l’avenir du fort d’Hauteville et de ses « cousins ».

L’invention de la mélinite, que l’on incorpore dans les obus, donne à l’artillerie une supériorité incontestée et remet en cause le système Séré de Rivières.
La seule défense qui consiste à doter le fort d’une carapace de béton coûte trop cher et l’argent faisant défaut, ce ne sont que les places de l’Est qui bénéficient du renforcement indispensable. Les autres ouvrages sont laissés dans l’état où ils se trouvent.

Aujourd’hui, le fort est demeuré pratiquement inchangé depuis plus d’un siècle. Il se présente sous la forme d’un rectangle sur 4 niveaux, donc une partie se cache dans le sol et est entouré de fossés profonds de six mètres.

L’infrastructure est recouverte de deux mètres d’éclatement puis d’un mètre de terre. Cette protection supplémentaire offrait l’avantage de dissimuler l’ouvrage au vues ennemi. Il était prévu pour un effectif de 653 hommes.


Ses occupants :

1885-1914 : Le fort sert d’entrepôt pour du matériel d’infanterie et d’artillerie.

Août 1915 : Le fort est désarmé au profit du front de l’Est.

1915 – 1918 : Il sert de prison pour les allemands.

1918 – 1937 : Après la 1ère guerre mondiale, il est utilisé comme entrepôt de munitions et matériels du 186ème régiment d’artillerie lourde stationné au quartier Junot à Dijon.

1941 : Dijon est occupé par les allemands qui font du fort une annexe de la prison départementale.

1945 – 1948 : A leur tour, les allemands sont captifs.

1949 – 1959 : Le service du matériel utilise le fort.

195 : Une compagnie d’instruction du 5ème régiment des tirailleurs marocains s’installe.

1969 – 1977 : Une compagnie d’instruction du 27ème régiment d’infanterie lui succède.

1er août 1977 : Un escadron du 602ème régiment de circulation routière de Dijon occupe le site. Par la suite le 11ème escadron (groupement d’instruction du régiment) le rejoint.

1969 : Arrivée d’un détachement du 8ème régiment de transmissions qui cohabite avec les unités présentes.

1986 : Une compagnie du 43ème régiment de transmissions occupe à elle seule l’ensemble de l’ouvrage (le 1ère compagnie qui s’appellera 4ème puis 6ème compagnie)

2008 : Départ des militaires. Mais reste toujours une surveillance assurée par l’armée.

​​​​​​​2012 : Acquisition du fort par la commune.